
"Les livres ne rendent pas plus malins, la course cycliste oui."

Aujourd'hui (11/05/2017) sort le livre d'Olivier Haralambon : le coureur et son ombre (ed : premier parallèle).
Qui n'a pas lu "Le versant féroce de la joie" ? Le roman biographique de VDB écrit par ce même Olivier Haralambon ? Si on dit VDB, c'est qu'on "initialise" souvent le nom des grands, sportifs, intellectuels... Aujourd'hui sort donc le nouveau livre (sous forme d'essai) d'HRLB !
Vous savez, j'ai une fâcheuse tendance, celle des réseaux sociaux, à partager ce que j'aime. Alors lire Haralambon sous cette tendance et quand on est cycliste de surcroît, c'est vouloir de chaque page, partager quelques lignes. Ces lignes, synthétisent l’indicible (de l'anglais paradoxalement plus français "inexpressible"). Oui, vous savez ? Ces auteurs qui écrivent votre pensée. Qui la posent noir sur blanc quand pour vous, elle était indicible. Dans le rap on appellerait ça des "phases", des "punchlines". Je ne partage pourtant pas toutes ces lignes... enfin pas pour toutes les pages, par respect pour l'auteur et l'éditeur mais l'envie ne manque pas ! Pourquoi ?
Parce qu'il est rare d'entendre un tel chant au sujet du geste cycliste et au sujet de qui ils sont, eux, cyclistes, ceux qu'on prend pour bien moins. Mais dois-je vous confier que ce qui me retient aussi de partager ces lignes serait une forme de pudeur ? Parce que oui, partager du Haralambon sur sa page facebook quand on est cycliste... c'est presque prétentieux ! C'est prétentieux tant le bonhomme écrit les choses comme elles nous font plaisir à nous... Non pas qu'on les comprenne mieux que d'autres et puis a t il seulement la prétention "d'expliquer" quelque chose ? ... mais disons que le ressenti de la pratique aide forcément au ressenti des mots qui la concerne. Alors qu'en pensent les autres ? Doit-on seulement s'en soucier ? Là encore vous voyez, j'ai la sensation d'en justifier une autre (de sensation), alors cyclistes ou non, amis de la lecture ou non, je vous laisse avec ces lignes de "Le coureur et son ombre", pensez-en ce que vous voulez :
"(...) à ne fréquenter que des cyclistes pendants des années, à ne vivre que comme eux, au point d’en être devenu un, ad vitam. J’ai dû me rendre à l’évidence : les livres ne rendent pas plus malins, la course cycliste oui. La course cycliste a la vertu de vous détromper. Vous pensez sans doute que rien n’est plus simple, plus mécanique que pédaler, et qu’une course de vélo c’est Les Temps Modernes version aseptisée, clinique, sans Chaplin et sans la poésie. Vous ne soupçonnez pas qu’être fort et rouler vite sont deux choses absolument différentes. Que la pédale se recouvre, se caresse, bien plus qu’on n’y appuie. Vous les croyez des brutes, ils sont délicats comme des danseuses, subtils plus que bien des écrivains, faute de quoi ils n’avanceraient pas.(...)"